Journée d'étude en ligne "nuage pourpre", jeudi 1er avril 2021
Journée d’études organisée par Géraldine Sfez (CEAC, Université de Lille) et Riccardo Venturi (TELEMME, Aix-Marseille-Université) En collaboration avec Pascale Pronnier (Le Fresnoy - Studio national)
Cette journée d’études, dont le titre fait référence à un ouvrage de science-fiction datant de 1901 (The Purple Cloud, M. P. Shiel) et décrivant un monde post-apocalyptique dans lequel la population a été décimée par un énigmatique nuage de couleur pourpre, se donne pour objectif de partir de la question des éléments pour aborder celle plus large de l’anthropocène. Il s’agira ainsi de déplacer l’angle d’approche de la question de l’anthropocène en s’appuyant moins sur les notions abstraites et universelles d’homme et de nature, que sur celle, précise et incarnée, d’éléments. Il s'agira notamment de se demander de quelle manière les éléments, et la façon dont les artistes les envisagent, nous permettent de saisir, voire de visualiser ce que recouvre le terme d’« anthropocène ». La matérialité propre aux éléments, leur plasticité, leurs textures spécifiques et la façon dont les artistes les questionnent et les investissent, constitueront ainsi le fil directeur de cette journée, pensée à partir d’une alternance entre propos théoriques et entretiens avec des artistes.
Le jeudi 1er avril 2021 de 10h à 16h30 depuis notre site internet. Inscriptions : ICI.
Programme
10h Mot d'accueil par Alain Fleischer, directeur du Fresnoy, et présentation de la journée par Géraldine Sfez et Riccardo Venturi
10h30 Entretien avec Tim Ingold
11h Dialogue entre Frédérique Aït-Touati et Momoko Seto
11h45 Discussion avec le public
12h Déjeuner
13h30 Présentation et projection du film One thousand and one attempts to be an ocean de Yuyan Wang (2020)
14h Dialogue entre Emanuele Coccia et Grégory Chatonsky
14h45 Discussion avec le public
15h Pause
15h15 Dialogue entre Joan Ayrton et Carine Klonowski
16h Discussion avec le public et clôture de la journée
Le film Ailes (1979) correspond à une expérience, si ce n’est originelle, du moins primordiale et porteuse de sens à en croire sa description par son auteur, Michel Nedjar. Notre analyse de ce film s’organise autour des différents éléments qui y interviennent et travaillent, par ailleurs, l’ensemble de l’œuvre de Michel Nedjar : cinéaste, plasticien mais aussi chercheur d’art brut, important contributeur à la collection de l’Aracine, aujourd’hui conservée au musée LaM. Il s’agit de mettre en évidence les qualités de l’œil (celui d’un artiste-collectionneur) que présuppose cette œuvre, gageant qu’il transparaîtrait de façon privilégiée dans Ailes, à la faveur du médium cinématographique. Cet œil singulièrement mobile, se jouant des frontières entre les secteurs artistiques, est aussi proche de celui des collectionneurs modernes décrit par Walter Benjamin – dont ce dernier fait partie eu égard à son « Discours sur l’art de collectionner ».
Dans le champ artistique, les pratiques à plusieurs ont suscité ces dernières années de très nombreuses publications en France et à l’étranger. Alors que, dans les années 1990, on pouvait constater une forme d’attirance parfois naïve pour ces pratiques, parées bien souvent de nombreuses vertus, on constate aujourd’hui la présence stimulante d’interprétations plus nuancées de ces entreprises de collaboration et de leurs formes variées (co-création, co-production, coopération, etc.).
Ce texte examine, à partir d’actions du Laboratoire de la contre-performance, collectif d’artistes et chercheur·e·s, la manière dont le féminin et l’autorité plurielle peuvent déjouer les règles de l’art. La spectacularisation de rituels de partage ainsi que la mise en scène de corps féminins subalternes y apparaissent comme des stratégies paradoxales d’empowerment. Le geste performatif est pensé dans sa dimension collective, en lien avec la survivance de mythes, comme outil de transmission de subjectivités féminines dissidentes.
L'objet de cet article est d’étudier les nouveaux régimes de collaboration entre artistes et scientifiques à partir de l’analyse du projet que l’artiste Delphine Lermite a effectué avec Laurent Grisoni, chercheur au laboratoire MINT/ CRIStAL. En s'appuyant sur le tableau de Caspar David Friedrich Voyageur contemplant une mer de nuages (1818), l'artiste et le laboratoire ont réalisé une installation artistique complexe qui met en jeu la mise en spectacle du paysage. Ce projet répond à un appel d'offre dont l'étude fait apparaître qu'il conditionne pour une part les modalités de la production collaborative et engage l’artiste et le laboratoire à développer des activités dites « innovantes » dans le contexte de la société de la connaissance.
Entretien public réalisé par Bérénice Béquet, Aneffel Kadik, Véronique Goudinoux et Claire Walkowski le 13 novembre 2014 à l’université de Lille, Villeneuve d’Ascq.
Entretien public réalisé par Roxane Camus, Antoine Griffit, Véronique Goudinoux et Caroline Lamarque (université Lille 3) effectué le 28 novembre 2014 à la Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société, Lille.
Deux œuvres ayant marqué les débuts de l’histoire du livre d’artiste ont partie intimement liée dans les collections du Frac Nord-Pas-de-Calais. La première, Various Small Fires, est une publication d’Ed Ruscha éditée en 1964 à 400 exemplaires sans tirage numéroté ; la seconde, se présentant sous la forme d’une affiche repliée et intitulée Burning Small Fires a été réalisée quatre ans plus tard par Bruce Nauman à partir de la destruction par le feu du livre d’Ed Ruscha. Elle ne comporte ni date ni nom d’auteur. C’est non seulement l’étude des liens entre ces deux œuvres que ce texte se propose de mettre à jour, mais également celle du mode de lecture propre à chacune et la manière dont l’une et l’autre s’insèrent dans une histoire de la rupture en art