Résumé
Fondée en 1936 par Henri Langlois, la Cinémathèque française collecte, conserve, restaure et met à disposition le patrimoine cinématographique film et non film. Constitué d’ouvrages, de périodiques, de photographies, d’archives, d’appareils, de costumes, d’objets, d’affiches, de matériels publicitaires et de dessins, les collections non film de la Cinémathèque sont mises en valeur dans le monde entier lors d’expositions, de colloques ou au travers de publications. Cet article présente un projet de valorisation différent des pratiques plus communément employées, fondé sur l’idée de proposer à un artiste un document conservé au sein de la collection des Dessins comme source d’inspiration. La découverte de l’univers de Mathieu Dufois, artiste cinéphile, a amené Françoise Lémerige, Chargée du traitement documentaire des collections Dessins et Œuvres plastiques à la Cinémathèque française, à inciter le plasticien à travailler à partir d’un dessin d’ambiance réalisé par le décorateur Alexandre Trauner pour un projet de film ayant été avorté en 1947 réalisé par Marcel Carné et écrit par Jacques Prévert : La fleur de l’âge. Richement documentée au sein des collections non film, dotée d’auteurs célèbres ayant marqué l’histoire du cinéma, cette oeuvre présente le sujet central de ce film inachevé : une institution pénitentiaire pour « enfants criminels ». L’installation Et ne reste que le décor, réalisée par Mathieu Dufois à partir de la maquette de décor d’Alexandre Trauner a été présentée entre le 16 janvier et le 28 février 2021 au Drawing Lab1 durant l’exposition "Tout un film !", au côté d’oeuvres d’artistes contemporains inspirés par le cinéma tels qu’Antoine Marquis, Camille Lavaud, Elsa Werth ou encore William Kentridge. "Tout un film !" a été également l’occasion de montrer au public une sélection d’oeuvres patrimoniales mettant en exergue les liens entre dessin, cinéma et art contemporain. Ces projets de valorisation permettront, nous l’espérons, de servir de tremplin à de futurs projets de créations et de recherches au sein nos collections patrimoniales.
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Appel à publication : « Le mandala et ses figures dans la modernité artistique », Déméter #7 hiver 2022
Le bouddhisme tantrique, aussi bien le Vajrayana indien que le Shingon japonais, accorde une place première au mandala comme objet de contemplation symbolisant le corps de Loi. En réalisant ou en contemplant un mandala, le pratiquant peut s’éveiller à son identité fondamentale d’avec le corps de Loi et ainsi avec le Bouddha universel Vairocana. « Mandala » qui se traduit par « cercle » ou « plateforme » désigne fondamentalement toute réalité manifestée, car, selon la doctrine tantrique, rien ne saurait exister sans être une manifestation de corps de Loi, c’est-à-dire sans posséder l’essence, et par conséquent sans être un mandala. Si toute entité est bien dotée de l’essence (esprit d’Éveil), néanmoins, le bouddhisme ésotérique distingue le Mandala de nature propre, c’est-à-dire le Mandala en soi (le corps de Loi), et ses différentes expressions et représentations symboliques et abstraites, dont le mandala figuratif, support de contemplation. Mais cette distinction entre l’essence et le manifesté est qualifiée elle-même d’illusoire et doit être dépassée. Ainsi, par la pratique du mandala, l’adepte « transforme son corps en un dharmadhātu-mandala » et « provoque ainsi l’épanouissement des vertus de Buddha qui préexistent en lui-même. » Cette prise de conscience s’opère par un mouvement de centration – ce qui fait de la figure du cercle, le mandala le plus simple et le plus accompli. « Forme(s) spontanée(s) surgie(s) des plus profondes couches de l’esprit humain », le mandala n’a ainsi de réalité que dans le mouvement intime et spontané dont il procède chez celui qui l’effectue, mouvement qui opère aussi chez le contemplant.
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Soumission des contributions
Les propositions de contribution seront soumises aux coordinateurs du numéro thématique le 20 janvier 2021 au plus tard. Les auteurs dont la proposition aura été acceptée devront adresser leur article avant le 15 mai 2021.
Les propositions, accompagnées d’une courte présentation bio-bibliographique de l’auteur, doivent être envoyées en format word (.doc) ou opendocument (.dot) aux adresses suivantes :
anne.boissiere@univ-lille.fr
bruno.traversi@yahoo.fr
Contact
Pour toute question relative à l'appel et au processus de publication du numéro, écrire à revue-demeter@univ-lille.fr.
Exposition "Fluidités : l’humain qui vient" au Fresnoy, 8 février - 29 avril 2020
Cette exposition a pour but de montrer les systèmes de représentation qui se réfèrent à l'état du monde, ou préfigurent celui de demain ; ou la façon dont les artistes nous aident à comprendre les problèmes en jeu à l'heure d'envisager l'avenir de l'humanité. En dialogue avec l'exposition se tiendra le colloque L’humain qui vient, les 28 et 29 avril.
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https://www.lefresnoy.net/fr/expo/fluidites-lhumain-qui-vient
Exposition "Photo-dimensions. Felicity Hammond. Constance Nouvel. Bianca Pedrina", Galerie commune de Tourcoing, 30 janvier - 11 février 2020
À partir des années 2010, quelques œuvres photographiques singulières émergent dans les pratiques de jeunes artistes contemporains. Elles se distinguent par leur manière de composer et de matérialiser l’espace sur un plan bidimensionnel, voire tridimensionnel, présentant parfois des caractéristiques sculpturales. Ces nouvelles “pratiques photographiques tridimensionnelles” nécessitent une attention particulière et interrogent nos conceptions habituelles de la photographie. En quoi consistent-elles ? Quelles formes d’images produisent-elles et que représentent-elles ? Cette exposition présentera ces pratiques photographiques à travers le travail de trois artistes européennes : Felicity Hammond, Constance Nouvel et Bianca Pedrina. PHOTO-dimensions présente aussi une forme exposée des recherches menées par Marine Allibert, commissaire de l'exposition, dans le cadre de sa thèse de doctorat en arts plastiques, dirigée par Nathalie Delbard (CEAC).
Résumé
Après son traditionnel "Panorama" – exposition contenant les oeuvres produites par les élèves de l’école – le Fresnoy Studio national d’art contemporain (Tourcoing) projette les visiteurs dans un futur proche avec sa nouvelle exposition "Fluidités : l’humain qui vient". (...)
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Résumé
Cet article souhaite mettre en commun plusieurs questionnements issus d’observations, de participations observantes et de pratiques du faire art ensemble dans le champ de l’art contemporain. Quatre cas sont étudiés : l’Association pour l’Agencement des Activités (Grenoble, France), Doings or Not (Estonie), Drive-In (Corée-France) et Idoine (Lyon, France). Ces différentes expériences ont un enjeu commun, celui de la communauté temporaire fondée sur les affinités électives. Ces quelques exemples de manières d’oeuvrer à plusieurs amènent ainsi plusieurs problématiques : l’agencement de singularités, le partage du sensible, la constitution de réseaux, la mise en commun de rythmes et d’espaces partagés, la recherche de la justesse. L’envie et le plaisir, moteurs de ces expériences, sont mis à l’épreuve du réel mais en restent le fondement.
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Résumé
Notre article se propose de montrer que depuis une vingtaine d’années, certains artistes font travailler de manière peu attendue les notions de rite et de jeu. Les artistes Pierre Huyghe (1962) et Jeremy Deller (1966), dont les œuvres font actuellement l’objet de nombreuses rétrospectives en France et à l’étranger, semblent être de ceux-là, qui n’hésitent pas à placer au cœur de certaines de leurs pièces célébrations et défilés. À travers l’étude comparative de deux événements complexes (Streamside Day, 2003, de Pierre Huyghe ; et Procession, Manchester International Festival, 2009, de Jeremy Deller), nous interrogerons l’intention affirmée de Huyghe, de « créer un rituel » et la mettrons en perspective avec les choix singuliers de Deller de se saisir d’une manière joueuse des cultures populaires britanniques.
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Résumé
La présente étude situe Amphion, mélodrame de Paul Valéry, au centre d’une réflexion critique sur le statut de l’œuvre d’art à l’âge contemporain. Jeu sur le mythe, mythe sur le jeu réunissant musique, danse et architecture, le paradigme d’un spectacle de rite ou « liturgie » pose d’abord le problème de son échec, en tant que fait incontestable de la réception, avant de conduire à une analyse approfondie de son antonyme, le divertissement. En passant par la question de la fugue chez Arthur Honegger, auteur de la musique d’Amphion, et sans renoncer à frôler cet autre emblème d’une aspiration au « rite » qu’est le Sacre du printemps, nous procédons à quelques hypothèses relatives à la musique et au théâtre du moment 1930, ainsi qu’au rapport entre la « liturgie » artistique et le problème du christianisme, pour revenir à l’unicité du mélodrame valéryen.
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