Motion de l'AG du département Arts I Université de Lille
Motion d’un collectif du département Arts de la Faculté des Humanités de l'Université de Lille du 23 janvier 2020 contre le projet de LPPR.
Nous, enseignant·e·s-chercheur·e·s et équipes du département Arts de la Faculté des Humanités de l’Université de Lille, déplorons que, dans la logique du démantèlement du service public, un pas de plus semble vouloir être franchi au niveau de l’enseignement supérieur.
Le futur projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) va à l’encontre de ce que nous n’avons de cesse de défendre, à savoir un esprit critique et une recherche dont la valeur ne se mesure pas à ses répercussions financières. Ce futur projet de loi est une remise en question violente des fondements de l’université qui ne peuvent se dissoudre dans une simple gestion administrative et financière. Ceci est plus particulièrement vrai dans les sciences humaines et pour certaines disciplines, comme les arts, qui ont tout à craindre d’une telle orientation. En effet, comment, dans une logique de rentabilité, et de mise en concurrence, résister ? Nous sommes déjà sous-dotés, en termes d’enseignant·e·s chercheur·e·s, et faisons maintenant depuis des années, les frais de politiques budgétaires restrictives.
Notre inquiétude est grande face à ce tournant annoncé qui ne ferait que renforcer cette inégalité et menacerait même notre existence. Dans un contexte où les charges administratives pèsent toujours plus sur des équipes titulaires restreintes, gérant un nombre exponentiel de personnes précaires, nous ne pouvons être encore davantage fragilisé·e·s.
Cette inquiétude rejoint également celle engendrée par la réforme des retraites (« compensations salariales » et fragilisation des statuts par les primes différenciées) et par la loi PACTE qui touche déjà les personnels administratifs.