Se jouer des esprits. Du rire de Robert-Houdin au rire des indiens Chulupi.

Classé dans : Été 2018 Mots clés : théâtre, spiritisme

Résumé

Cet article se propose d’explorer les rapports fascinants du rituel, du jeu et de la représentation théâtrale, qui s'instaurent à partir du XIXe siècle entre la magie, le spiritisme, et le théâtre d'un côté, le divertissement de l'autre. En approfondissant les exemples du Pepper’s ghost et du spectacle mentaliste, nous verrons que la création contemporaine témoigne aujourd’hui encore d’une ambiguïté entre le domaine profane du divertissement et le domaine sacré du rituel... ambiguïté qui nous amènera à examiner la nature si particulière du signe magique dans une perspective peircienne, ainsi que celle du jeu distancié chez l’acteur-magicien. Cette bonne distance entre le domaine sacré et le domaine esthétique se traduit souvent par le rire : nous mettrons en parallèle l’ironie caractéristique de la magie moderne avec un article de Clastres sur le rire chez les indiens Chulupi. En dernière analyse, le domaine esthétique/spectaculaire se présente comme une zone de friction, un espace privilégié d’actualisation de virtualités, tant scientifiques que mythico-rituelles.

 

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