DEMéter : Revue électronique du
Centre d'Etude des Arts Contemporains
de l’Université de Lille-3

ISSN : 1638-556X

DEMéter (Villeneuve d'Ascq)

 

Dir. Vincent Tiffon

 

Le corps dans l’expérience artistique :

     « Penser de tout son corps ! », écrivait Mallarmé ; n'est-ce pas ce que fait l'artiste, lui qui ne passe pas tant par le langage pour penser que par l'élaboration artistique elle-même ? Comment éclairerait-on l'expérience esthétique sans convoquer le corps du créateur et de celui qui reçoit l'oeuvre d'art ? L'intensité du présent que l'art donne à vivre et à revivre, c'est avant tout « l'inscription corporelle de l'esprit », là où le « sentir » élabore le Sens. Plutôt que de valider une quelconque dichotomie entre le corps et l'esprit totalement étrangère à l'expérience esthétique, nous proposons d'étudier la présence du corps dans l'art, d'un corps intelligent qui rend possible la construction de la pensée comme elle-même lui confère en retour sa plénitude.

[Joëlle Caullier, coordinatrice de la thématique « le corps dans l’expérience artistique »]

 

 

Le corps du metteur en scène

par Sophie PROUST,

Maître de Conférences en arts du spectacle (études théâtrales) à l'Université de Lille-3


Résumé :

     Le corps de l’acteur, donné à voir lors de la représentation, retient l’attention de tous, ce qui n’est pas le cas de celui du metteur en scène, absent lors du spectacle s’il n’est pas acteur. Évoquer le corps du metteur en scène invite donc à parler de cet artiste au cours des répétitions où son corps, véhicule d’un langage gestuel, oral et infraverbal, participe de la direction d'acteurs. Ainsi les trois points développés ici feront tout d’abord part de l’emplacement physique du metteur en scène dans l’espace des répétitions en questionnant donc la mobilité corporelle du metteur en scène dans son rapport aux acteurs et à l’œuvre théâtrale en création, puis de son regard et de son écoute comme participation corporelle active face aux acteurs, et enfin de la monstration – le fait de montrer – notamment comme production artistique tangible du metteur en scène dans le processus de création.Par la réflexion qu’il développe sur le faire théâtral, cet article contribue au développement d’un nouveau domaine de recherche : celui de la génétique du théâtre.

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Pollock ou les états de corps du peintre

par Philippe GUISGAND,

Danseur, professeur de danse à l'Université de Lille 2, agrégé d’EPS, chercheur au Centre d’Etude des Arts Contemporains


Résumé :

     En interrogeant la notion de rythme – successivement chez Henri Maldiney et chez Paul Valéry – nous montrerons ici qu’une approche chorégraphique de la période dripping du peintre américain Jackson Pollock est possible et qu’elle révèle – au-delà de l’aspect physique de sa peinture – l’état de corps de l’artiste, notion en vogue dans le domaine de la danse, et que nous essaierons à cette occasion de mieux cerner.

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La musique comme parole des corps….
Boris de Schloezer, André Souris et André Boucourechliev

par Christine Esclapez,

Maître de Conférences, Université Aix-Marseille I, Département de Musique et Sciences de la Musique


Résumé :

     Parmi toutes les personnalités marquantes du monde musicologique contemporain, Boris de Schloezer, André Souris et André Boucourechliev restent des personnalités atypiques. En effet, ils ont, tous trois, activement recherché une autre musicologie et se sont permis d’imaginer. Force est ainsi de constater qu’il est bien difficile de caractériser leurs démarches : ni la référence à la musicologie historique ni celle à la musicologie systématique ne leur convient car ils se situent dans un entre-deux difficile à délimiter, reflet de leurs propres paradoxes : ils sont compositeurs, philosophes, esthéticiens en même temps qu’analystes, interprètes, musicologues et traducteur… Un entre-deux qu’il est difficile de repérer et de mettre en boîte dans des cartons préétablis même si la référence à la phénoménologie paraît être le ciment de leurs convictions. Et il est un fait que leur conception de la forme musicale dépasse largement la considération de sa seule réalité architectonique… Cet article poursuit deux objectifs principaux :
- Dans un premier temps, il sera principalement question de ces personnalités atypiques qui forment à notre sens une lignée musicologique singulière, un territoire à redécouvrir car peu reconnu, voire oublié. 
- Dans un second temps, nous tenterons de prolonger cet autre regard musicologique qui interroge la musique dans ce qu’elle possède de plus intime et nous permet, aussi, de la considérer comme la parole des corps 
[1]

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Revue DEMéter : revue électronique du Centre d’Etude des Arts Contemporains (Université de Lille-3)

 



[1] Un ouvrage est actuellement en cours de rédaction.